La construction de l’église du Breuil a vraisemblablement nécessité plusieurs campagnes mais, à la fin du XIIe et au début du XIIIe siècle, il reste à peu près sûr que les moines…
cisterciens de la Ferté-sur-Grosne y participèrent. En effet, elle correspond trait pour trait aux petites églises rurales cisterciennes décrites par Éliane Vergnolle, professeur d’histoire de l’art médiéval à l’Université de Besançon. L’église porte le vocable de saint Antoine, puis en 1701 celui de saint Étienne.
Intérieur
L’église et le chœur voûté d’ogives sont orientés au nord-est (47°). Les ogives reposent sur quatre culots ornés chacun d’une tête sculptée. Ces sobres figurations intemporelles sont dans l’esprit cistercien. En 2013, les baies du chœur situées dans l’axe du mur oriental, et qui avaient été murées, ont été dégagées. Elles ont fait apparaître, dans le chevet plat de l’abside, des peintures murales du XIVe siècle, restaurées par Laurence Blondeaux : un Couronnement de la Vierge par le Christ, encadré de deux anges thuriféraires et de deux chandeliers couleur bronze, une Dormition de la Vierge côté nord (on aperçoit 6 apôtres aux pieds du corps).
Peinture murale du XIVe siècle du saint patron de l’église : Lapidation de saint Etienne côté sud (bourreau casqué lapidant le saint).
Séparé du chœur par un arc en tiers point, le transept, très court avec ses deux voûtes transversales en arc brisé, est non saillant.
La croisée, dont les ogives et les arcades brisées reposent sur quatre impostes biseautées, supporte le clocher. L’ouverture sur la nef se fait par un grand arc doubleau et, de part et d’autre, par deux petites ouvertures au sommet arrondi. La nef non voûtée, à la couverture en plein cintre, a retrouvé son lambris.
La chapelle du Saint-Esprit, fondée en 1488 par Guillaume Despreys, prêtre, date de la fin du XVe siècle. Construite sur le côté droit de l’église en haut de la nef, entre deux contreforts qui pour l’occasion ont été abaissés, cette petite chapelle reste assez bien conservée. Les arcs de sa voûte d’ogives reposent sur des culots ; sur deux d’entre eux, on peut encore voir des têtes sculptées assez endommagées. Le croisement des nervures est marqué par une rosace portant un décor en relief, une croix grecque florencée. La fenêtre de style gothique est fermée par un remplage assez discret. En dessous, dans le même mur subsiste une petite niche. Sur le côté droit, un autel consacré en pierre, du XVe, creusé d’une cuvette, a servi de fonts baptismaux. Une autre fenêtre au sommet en cintre brisé s’ouvrait autrefois dans la paroi ouest. Elle est aujourd’hui murée. En 1973, les travaux entrepris mirent à jour les restes, aujourd’hui disparus, de très belles peintures contemporaines de sa construction : A la voûte, les fragments importants d’un Christ en majesté, de deux anges ; sur le mur méridional, un saint Christophe et un autre saint en pied (Saint-Denis ?). Mme Oursel
Extérieur
L’église du Breuil, construite en grès, forme un long quadrilatère d’environ 31 m de long pour 9 m de large. De part et d’autre, les murs gouttereaux sont maintenus par sept solides contreforts. Autrefois seules huit petites fenêtres romanes s’ouvraient dans les côtés de l’édifice : deux éclairaient latéralement le chœur, deux le transept et quatre la nef. Seulement trois des fenêtres d’origine subsistent de nos jours : celles du transept et une dans le chœur. Leur linteau est fait d’une seule pierre arrondie comme le veut la tradition cistercienne. Quatre contreforts placés en équerre maintiennent les angles du bâtiment. La démolition de la sacristie, construite au XIXe, a mis en valeur le chevet plat à triplet.
En façade, le portail possède un tympan monolithique trilobé où figurait une croix pattée, qui a été martelée. Les piédroits sont peu façonnés. Dans le pignon s’ouvre une fenêtre romane. Au nord-ouest, entre le quatrième et cinquième contrefort, existait une porte aux piédroits tout aussi sobrement décorés. Elle est aujourd’hui murée, ainsi que la fenêtre qui la surmontait. La corniche ceinturant le chœur est ornée de modillons en « dents d’engrenage ». Les contreforts qui retiennent le poids des voûtes et du clocher, sont un peu plus épais que ceux correspondant à la nef. Le clocher est une petite tour carrée à fenêtres géminées. Une courte flèche de pierre le surmonte ; à sa base et sur chaque face, une lucarne. Louis LAGROST, Les origines de la paroisse et de l’église du Breuil (S.-et-L.) : l’influence de Cîteaux, La Physiophile n°155, décembre 2011.
Travaux
1ère tranche de travaux, après étude, réalisée en 2010, avec aides (département, région, Communauté d’Agglomération) et souscription lancée par AREB avec la Fondation du Patrimoine. Les maçonneries, couvertures en lave du chœur et du clocher ont été restaurées.
2de tranche de travaux : restauration de l’intérieur du pignon oriental avec réfection des décors muraux et mise en place de vitraux géométriques et bleutés dans les baies nouvellement dégagées par Jean Weinling, vitrailliste (2013). Dans la nef, démontage de la voûte en plâtre et doublages des murs.
3ème tranche : réfection des charpentes et couvertures de la nef et de la chapelle. La charpente lambrissée, qui subsistait à l’état de vestiges sous la voûte en plâtre, a été restituée.
Peinture murale du Couronnement de la Vierge
L’église Saint-Etienne du Breuil fait partie de la nouvelle Paroisse Saint-François d’Assise, formée des anciennes paroisses de l’Epiphanie et de Saint-Joseph ouvrier, qui compte 15 clochers au Creusot et alentour.
Le Creusot Saint-Henri, Saint-Laurent, Saint-Charles, Saint-Eugène, Notre-Dame-du-Travail, Broye, Charmoy,
Marmagne, Montcenis, St-Symphorien-de-Marmagne, Torcy, Le Breuil, Saint-Firmin, Saint-Pierre de Varennes, Saint-Sernin-du-Bois
AREB (Association pour la rénovation de l’église du Breuil)