L’ORIGINE DU NOM

Il est illusoire de vouloir réduire l’histoire du Breuil à sa seule étymologie.
Si le toponyme Breuil semble bien issu du gaulois breialos, devenu brolium à l’époque carolingienne, terme désignant un espace clos [1], du reste pas nécessairement seigneurial, il est tout aussi vraisemblable que l’appellation de notre commune provienne d’une famille éponyme qui a reçu en fief la seigneurie et lui a transmis son nom.
En effet, le premier seigneur dont on possède le nom semble être Hugues du Breuil en 1087 [2]. Dès le 12e siècle la famille du Breuil avait une maison, attestée d’une part par une charte de 1264 [3] et d’autre part par des vestiges.
La seigneurie change de mains au 14e siècle. Elle appartient alors aux De la Garde qui la reçoivent en fief du sieur d’Estrabonne seigneur de Nolay. Au 16e elle est rachetée par les Calard issus d’une noblesse de robe, à qui succèdent par alliance les Baudinot, de Thélis [4] etc.
Les fouilles que nous avons pratiquées montrent qu’au 15e siècle la famille de la Garde avait elle aussi une maison seigneuriale. Au 17e elle a été rasée par les Baudinot originaires de Paray-le-Monial pour bâtir le château actuel. Celui-ci est d’ailleurs inachevé, et n’était qu’une gentilhommière utilisée, entre autres, pour la chasse.
A la même époque, des éléments hétéroclites (linteaux avec accolade, pieds droits moulurés, colombages, fenêtre à coussièges, colonnes etc.) provenant de la destruction de l’ancienne bâtisse du 15e, seront réutilisés pour construire, près de l’entrée, le " chenil ". Quant à la maison dite " le Pavillon " elle n’existait pas encore. On n’en trouve pas la moindre la trace avant le milieu du 18e siècle.
Plusieurs documents viennent attester de donations faites par les seigneurs du Breuil à l’abbaye de La Ferté-sur-Grosne et des relations qui ont existé entre eux. [5]
[1] Abbé M. Chaume, Les origines de la Bourgogne seconde partie, p.635, Dijon, librairie E. Rebourneau, 1937.
[2] Recueil des chartes de l’Abbaye de Cluny, formé par Auguste Bernard, complété, révisé et publié par Alexandre Bruel, Tome quatrième 1027-1090, Paris Imprimerie Nationale, 1888, page 794.
[3] Archives départementales de Saône-et-Loire H 28/60
[4] Archives départementales de Saône-et-Loire E 373
[5] Archives départementales de Saône-et-Loire H25, H 26, H213 etc.